BREAKING (RE)NEWS 21 juillet : Planète en surchauffe


#BREAKING (RE)NEWS
21-07-2023

Planète en surchauffe

A parcourir les « Unes » de la presse de la semaine, un rapide tour de la météo française, européenne et mondiale s’impose à nouveau. Pour le dire clairement, comme le fait Libération, « l’hémisphère nord crève de chaud ». Si vous préférez Le Monde, cela donne une « Planète en surchauffe ». Pour des détails géographiques, vacances prochaines obligent, notez parmi les nouveaux records historiques que l’Acropole est désormais fermée aux heures chaudes de la journée (il y fait 45°C à l’ombre), que dans la (bien nommée) Vallée de la Mort il fait plus de 53°C et qu’en France, la température au sol a dépassé 60° en Estrémadure le 11 juillet :


Alors, été « normal » ou « pas n rmal » ? Les avis divergent jusqu’au sein du gouve nement ! Pour Christophe Béchu, les 4France France apportent la preuve du dérèglement climatique, tandis que son homologue à l’Agriculture Marc Fesneau trouve qu’il fait chaud, c’est normal, c’est l’été (on en rajoute un peu). Côté médias aussi, la divergence de vision est flagrante entre tous les quotidiens nationaux français sauf un d’un côté, et Le Figaro, donc, de l’autre ce qui a donné lieu à cette opposition cocasse de titres s medi dernier : quand Le Monde « suffoque », Le Figaro titre lui sur le « ras le bol des Français face aux activistes écologistes ». Comme disait François Mauriac, « dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es » 😉


L’industrie verte et le greenwashing

De son côté, le gouvernement et le parlement triment encore, à l’heure où ces lignes sont écrites, sur la future loi dite « Industrie verte ». « Révolution » pour les uns (Bruno Le Maire) , « greenwashing » pour les autres (LFI), la vérité est ailleurs, comme on dit dans X-Files (note pour les plus jeunes : célèbre série TV des années 90 et 2000). Concrètement, il s’agit de 15 mesures principales, listées sur le site du Ministère de l'Economie. Il faut applaudir le texte en discussion notamment en ce qu'il améliore grandement les facilités d'implantation industrielles dites "vertes", constituant peut-être la "révolution bureaucratique" annoncée par le Ministre, avec une division par deux des délais d’ouverture d’usines (de dix-sept à neuf mois). La dépollution et la réhabilitation de 50 friches industrielles d'ici 2027, pour un milliard d'euros est également bienvenue, de même que les financements promis (et qui seront examinés à l'automne) pour décarboner plus vite notre industrie. Le volet "formation", promis pour bientôt et destiné à faire émerger de nouvelles générations d'ingénieurs et techniciens nourris au développement durable est, lui aussi, crucial. Reste qu'il ne semble pas acquis que tout cela suffise à "faire de la France la championne de l’industrie verte en Europe", pour reprendre l'ambition du texte gouvernemental. Pas sûr non plus que la loi industrie verte soit la réponse proportionnée à l'Inflation Reduction Act (IRA) américain, doté de près de 400 milliards de dollars, même si les comparaisons à ce sujet doivent se faire au niveau européen et non national. La future loi est timide concernant la transition économique et environnementale, hors décarbonation. Le sujet de la "ressource", qui nous est cher chez (RE)SET, est à peine esquissé. La définition du concept même d'"industrie verte" a été évitée. Les moyens financiers alloués restent plutôt flous et en toute hypothèse, mesurés. Bref, il y a encore du travail 😉 Mais si Rome ne s'est pas faite en un jour, elle s'est néanmoins faite ! Et il en ira de même pour l'industrie verte, c'est une certitude, ne serait-ce que pour cette raison simple : il n'y a pas d’alternative !

 

Cette certitude d’absence d’alternative est également partagée par la Cour des Comptes s’agissant de la ressource en eau, objet d’un épais rapport, celui de la semaine, qui débute donc nos rubriques hebdomadaires. L’occasion de constater que la Cour joue décidément un rôle d’alerte et de recommandation de plus en plus précieux dans le cadre de la transition. Le rapport est consacré à « la gestion quantitative de l’eau ». Ce titre donne le ton : il n’y a plus à barguigner, la ressource en eau diminue en quantité et en qualité tandis que les prélèvements continuent d’augmenter, nous envoyant dans l’impasse. Seule solution : cesser de laisser couler l’eau à flot comme on le fait encore aujourd’hui. Le Premier Président de la Cour, Pierre Moscovici s’est même fendu d’une petite taquinerie lors de la présentation du rapport, évoquant « un été pas tout à fait normal », pour revenir à notre premier sujet de la semaine. Nettement moins taquin et plus sévère, le rapport lui-même constate que face à la raréfaction de la ressource en eau, l’ « unique solution » est de « réduire les prélèvements ». Les magistrats estiment que « la modification des pratiques voire la réforme du modèle agricole apparaissent comme une nécessité ». Le rapport dans son intégralité est consultable ici. L’une des pistes évoquées semble d’ailleurs proche d’une concrétisation, s’il faut en croire Les Echos. Le quotidien économique dévoile un assouplissement prochain des règles permettant d’enfin pouvoir mieux utiliser en France les eaux de pluie et les eaux usées assainies, très sous exploitées aujourd’hui. Chez (RE)SET on applaudit des deux mains ! D’ailleurs on le dit à tous nos clients-partenaires : anticipez, faites vos diagnostics sectoriels, écrivez vos plans d’actions, travaillez de concert SANS ATTENDRE !

La désendettement verte

La condamnation de la semaine concerne une fois de plus l’Etat, accusé de ne pas lutter avec suffisamment de conviction contre la prolifération des algues vertes en Bretagne. Cette fois les juges durcissent le ton et donnent quatre mois à l'Etat pour agir. La préfecture devra renforcer son plan de lutte contre les algues vertes, aux émanations toxiques, qui prolifèrent à cause des modes d'agriculture et d'élevage intensifs.


Le concept de la semaine, c’est le « désendettement vert » promis par Gabriel Attal quand il était encore responsable du Budget (il y a quatre jours). Dans une interview aux Echos, le Ministre affirme que « pour la première fois depuis près d'une décennie, les dépenses baissent par rapport au budget de l'année précédente : 4,2 milliards d'euros de moins (…) C'est historique, d'autant qu'on investit massivement pour la transition écologique dans le même temps, avec les 7 milliards d'euros supplémentaires annoncés par la Première ministre. Le budget 2024, c'est le budget du désendettement vert . On sort des dépenses exceptionnelles de crise et on fait des économies, pour financer la transition. » C’est beau, presque trop. Sauf si l’on se rappelle que la simple fin du bouclier énergétique fera baisser à elle seule les dépenses de l’Etat de 14 milliards d’euros, et que le montant des dépenses publiques requis par la transition « climatique » approcherait plutôt de 30 milliards d’euros par an, selon le rapport Pisani-Ferry.

Ce qui nous amène à l’illustration de la semaine, trouvée également dans Les Echos et conçue par le Secrétariat Général à la Planification Ecologique (SGPE) sur le financement de la transition (toutes les sources de financement sont cumulées). A noter : la rubrique « autres », la moins dotée, qui inclue la biodiversité, la forêt, l’agriculture, …


Le fruit de la semaine dont la production mondiale diminue est la cerise ! Il y a quelques semaines, la Breaking (RE)NEWS vous parlait des oranges, dont la production mondiale est au plus bas. Aujourd’hui, c’est « le temps des cerises ». Même cause (réchauffement climatique), mêmes effets. Cette fois, c’est une mouche venue d’Asie du Sud Est, attirée par les températures clémentes, qui est au cœur des préoccupations : la drosophila suzuuki (non, ce n’est pas une moto).

 

Le chiffre de la semaine qui n’a rien à voir avec la transition mais on vous le donne quand même : les patrimoines professionnels cumulés des 500 plus grandes fortunes de France ont atteint cette année une estimation record de 1 170 milliards d’euros, soit 45 % du PIB. Une progression de presque 17 % en un an, selon le classement du magazine économique Challenges publié mercredi. En 2009, ce montant n’était que de 194 milliards, représentant 10 % du PIB d’alors. La plus forte part de cette progression provient d’un secteur essentiel à l’économie française: le luxe. Rêvons un peu : et s’il devenait le fer de lance de la transition ?


L’éditorial de la semaine est à trouver dans les colonnes du Monde, avec ce titre affirmatif : « les politiques ont compris que derrière l’industrie se joue en partie l’avenir des démocraties ». L’industrie verte, bien sûr, on en parlait plus haut. Avec cette citation forte de Bruno Le Maire : « Une usine qui ferme c’est une permanence RN [Rassemblement national] qui ouvre ». Et cette autre encore plus imagée : "24-28, ça va être comme 14-18" » [note à l’attention des plus jeunes : c’est une référence à la Grande Guerre, celle de 1914-1918], prophétise un administrateur du constructeur Stellantis, qui tarde à relocaliser ses usines en France…

La tribune de la semaine aurait pu s’intituler « Stop ou en encore », pour reprendre le tube (on n’ose dire musical) des années 80 de Plastic (quel nom !) Bertrand, et elle est à lire dans La Croix : Géraldine Poivert, Présidente de (RE)SET, donne son point de vue sur la (fausse) polémique du « pause ou pas pause » réglementaire…. Géraldine vous invite d’ailleurs à donner votre propre opinion sur sa page LinkedIn 😊

La devinette de la semaine dernière était un chiffre : 100 000 ! Ceux qui ont suivi les liens hypertextes ont facilement trouvé qu’il s’agissait du nombre de navires à décarboner dans le cadre de la nouvelle stratégie "neutralité carbone" du fret mondial. Sachant que pour les armateurs, l’achat d’un navire est un investissement sur trente ans, comme le rappelle le quotidien Les Echos.

La devinette de la semaine est d’une simplicité biologique (indice !) : de qui s’agit-il ?


Bonnes lectures, bon week-end ou bonnes vacances !