Réchauffement climatique
Quelques images animées parlant parfois plus que des mots, notre rubrique météo introductive sera résumée à sa plus simple expression : visionnez ce petit tour du monde en trois minutes des phénomènes climatiques extrêmes des derniers jours et semaines, concocté par Le Monde. Vous en ressortirez convaincu qu’en dépit des apparences parisiennes, non, l’été est loin d’être froid et pluvieux et qu’au contraire, les tornades, inondations, incendies, sécheresses intenses, records absolus de température sur terre et sur mer se multiplient plus rapidement encore que ce qui était prédit par les climatologues du GIEC !
L’été est chaud en Afrique subsaharienne aussi, et pas seulement du point de vue de la température. Le putsch des derniers jours au Niger vient utilement nous rappeler que non seulement les ressources sont limitées mais aussi qu’elles sont parfois placées dans des régions du globe peu stables, pour user d’un euphémisme. Les sous-sols du Niger recèlent ainsi la deuxième mine mondiale d’uranium et assurent près de 20% des importations de la France nécessaires au bon fonctionnement de ses centrales nucléaires… Autant pour l’indépendance énergétique du pays, même si depuis une dizaine d’années une diversification s’opère, notamment vers les sous-sols du… Kazakhstan, premier exportateur mondial. En attendant, le sous-sol du Niger reste très convoité et notre opérateur Orano entend bien poursuivre ses activités sur place, quoi qu’il en coûte. L’uranium n’est pas la seule ressource stratégique du pays. On y trouve aussi de l’or, du Niobium (ou or violet), du pétrole, du gaz, du phosphate, du zinc, du plomb, du cuivre, du manganèse, du lithium, du bismuth et de la bauxite. Une liste qui fait rêver, pour un l’un des plus pauvres pays au monde (par habitant).
Pour rester dans « la ressource », mais revenir en France, l’Etat entend identifier et aider 50 sites industriels invités à faire des économies d’eau. Le journal Les Echos s'est penché sur le sujet et rappelle que selon des chiffres de la Chambre de commerce et d'industrie, il peut falloir 40.000 litres pour produire une voiture, jusqu'à 25.000 litres pour une tonne de papier, de 300 à 600 litres pour un kilo d'acier ou 400 pour un kilogramme de sucre. Comparé aux volumes pompés pour refroidir les centrales nucléaires ou même les besoins en eau potable, le secteur n'est cependant pas le plus assoiffé : il prélève moins de 8 % de l'eau douce et en consomme 4 %. Entre 1999 et 2012, ses prélèvements ont même reculé de 20 % ; la désindustrialisation de la France a joué son rôle. Mais le récent rapport de la Cour des Comptes, évoqué dans notre précédente Breaking (RE)NEWS, l’expliquait clairement : l’heure n’est plus aux tergiversations, chaque secteur doit diminuer son prélèvement sur la ressource en eau. Et ce alors que les mesures préfectorales pour gérer le trop peu d’eau en France n’ont jamais été aussi nombreuses que cet été.
De la ressources à la biodiversité
De la ressource à la biodiversité, il n’y a qu’un pas, que nous franchissons allègrement pour aborder nos rubriques hebdomadaires, avec la tribune de la semaine, qui illustre la prise de conscience des entreprises : 150 d’entre elles, ainsi que des associations ont signé un article qui a dû faire plaisir à la Commission Européenne puisqu’il s’agit d’un appel à ce que les activités économiques contribuent activement à la restauration de la biodiversité. Elles rappellent à juste titre que « si nos activités économiques peuvent entraîner une dégradation du capital naturel, cela affecte réciproquement le rendement de ces mêmes activités (…) donc il est essentiel d’intégrer la nature dans l’ensemble des décisions ».
Puisque l’on évoquait Bruxelles, l’épais rapport de la semaine nous vient de la Commission Européenne et concerne la CSRD. Vous trouviez complexe la directive touffue sur le sujet ? Vous apprécierez les 300 pages supplémentaires apportées par son acte délégué. 300 pages, tout de même, à décrypter, si vous ne saviez pas trop quoi faire de vos vacances 😉. Sinon, vous pouvez toujours appeler (RE)SET, on maîtrise !
Pour poursuivre dans la complexité, le « rien n’est simple » de la semaine s’intéresse au biogaz. On vous parlait la semaine dernière de la subtilité des sujets liés à la biomasse, Libération évoque cette semaine les aléas du « gaz vert », qui n’a souvent de vert que le nom et qui "ne peut pas remplacer le gaz actuel", question de quantité, notamment.
Les JO « de la semaine de dans un an » ( !) seront écolos ou ne seront pas. C’est au moins ce que l’on affirme du côté de la Mairie de Paris. Anne Hidalgo en a fait l'un de ses leitmotivs depuis la candidature de la capitale. Et les organisateurs entendent bien faire de ces Jeux les premiers « alignés sur l'accord de Paris » sur le climat. La promesse est novatrice et ambitieuse. Prions qu’elle soit mieux tenue que le respect des accords de Paris 😉. L'objectif affiché est que les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris émettent deux fois moins de gaz à effet de serre que la moyenne des Jeux de Londres en 2012 et de Rio en 2016. Les organisateurs ont fait leurs calculs et fixé un « budget carbone », c'est-à-dire une quantité d'émissions à ne pas dépasser, à savoir 1,58 million de tonnes équivalent CO2. La communication est soignée, rappellent les Echos, pour éviter de se faire taxer de greenwashing. Exit les expressions de « Jeux neutres en carbone » ou celle d'un évènement à « contribution positive sur le climat » employées au départ. L'Ademe a fait des recommandations en ce sens
Électricité ou diesel : à quoi roulent les trains en France
Les athlètes de Belgique, Pays-Bas et Grande-Bretagne se sont engagés à rejoindre Paris en train. Une transition parfaite pour évoquer « l’infographie de la semaine », qui en combine en fait plusieurs et nous vient des données de la SNCF, mises en forme par Novethic. Prendre le TER roulant sur une « voie diesel » ou prendre l’avion, le second n’est pas forcément plus polluant que le premier au kilomètre parcouru - mais les destinations sont différentes 😉
La devinette de la semaine dernière était bien sur liée au sujet biodiversité marine et exploitation des abysses. Précisément le sujet de la série télévisée « Abysses » récemment diffusée sur France TV et dont l’image des baleines ci-dessous est extraite. Une série qui en dépit de quelques longueurs dans le scénario méritait le coup d’œil car elle donnait une bonne idée du fait que l’on sait peu de choses sur ce qui vit dans les grands fonds 😉
La devinette de cette semaine nous met aussi les pieds dans l’eau : où donc cette photo a-t-elle bien pu être prise il y a quelques jours… ?
Bonnes lectures, bon week-end ou bonnes vacances !