BREAKING (RE)NEWS 28 juillet : La chaleur extrême et réduction des énergies fossiles


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28-07-2023

Réchauffement climatique provoque la chaleur extrême

A tout seigneur tout honneur, la parole est au premier lanceur d’alerte mondial sur le climat mais aussi Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Gutterres, qui a lancé jeudi une formule bien trouvée : « L’ère du réchauffement climatique est terminée, place à l'ère de l'ébullition mondiale! », ajoutant : « Pour de grandes parties de l’Amérique du Nord, de l’Asie, de l’Afrique et de l’Europe, cet été est cruel. Pour la planète entière, c’est un désastre. » On ne saurait être plus clair, alors que ce mois de juillet finissant est d’ores et déjà le plus « chaud » jamais enregistré dans le monde. Selon les données disponibles, les températures de juillet 2023 dépasseront de 0,2 °C le précédent record de juillet 2019 et s’avéreront plus élevées d’environ 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. C’est-à-dire la limite évoquée dans les Accords de Paris, dont on sait déjà qu’elle sera dépassée.

 

Ce qui vaut pour la terre vaut aussi pour la mer, notamment en Méditerranée, où le record historique de température a été également battu : 28,71°C enregistrés lundi! Petit rappel : la température moyenne de l’eau en Guadeloupe, dans la Mer des Caraïbes donc, est de 28 degrés. La biodiversité marine de nos côtes continentales n’a qu’à bien se tenir…

 

Calendrier de réduction des énergies fossiles

Hasard du calendrier (!), ce même jour les pays du G20, réunis en Inde, échouaient à s'accorder sur un calendrier de réduction des énergies fossiles. Leur déclaration finale, publiée à la fin de la rencontre à Goa, ne mentionne même pas le charbon, pourtant l’un des gros contributeurs au réchauffement climatique. Ce charbon qui est aussi l’une des principales sources d’énergie de beaucoup d’économies en développement dont l’Inde, désormais le pays le plus peuplé au monde, ou la Chine, la deuxième économie mondiale. Pour rappel, le G20 compte aussi parmi ses membres la Russie et l’Arabie Saoudite, qui tirent du pétrole l’essentiel de leurs revenus. « En même temps », ces pays s’engagent dans leur déclaration finale à faire tous les efforts possibles pour respecter les Accord de Paris…

Autre échec -mais certains échecs peuvent être salvateurs-, la communauté internationale n’est pas parvenue à se mettre d’accord sur l'exploitation minière des grands fonds. Réuni à Kingston, capitale de la Jamaïque, le conseil de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), qui rassemble à tour de rôle 36 de ses 167 Etats membres, n’a pu aboutir à l’élaboration d’un code minier destiné à encadrer l’extraction sous-marine des métaux. Au terme de pénibles négociations à huis clos, l’adoption d’un tel texte, en cours de rédaction depuis maintenant dix ans, a été reportée à… 2025. Trois blocs de pays s’opposent férocement : Ce nouveau renvoi entérine la séparation des membres de l’organisation sous tutelle de l’ONU en deux camps : d’abord, celui des pays partisans de l’exploitation des abysses, comme la Chine, l’Inde, la Russie, la Belgique et la Norvège; ensuite, celui des pays qui s’y opposent fermement, comme la France ; enfin, ceux qui préfèrent temporiser, dont le Chili, le Panama, la Nouvelle-Zélande, l’Espagne, l’Allemagne, le Canada, l’Irlande, la Suède, la Suisse ou le Brésil. L’enjeu est considérable : les abysses, on le sait, sont gorgées de métaux rares utiles à la transition. Lithium, nickel, manganèse, cuivre, plomb, cobalt ou mercure, ces trésors reposent à des profondeurs comprises entre 200 mètres et 6 kilomètres, sous forme de nodules semblables à de grosses boules de pétanque. Des boules de pétanque qui donnent des fourmis dans les bras mécaniques des grosses industries d’extraction minière. Mais qui donnent aussi des sueurs froides aux scientifiques et autres défenseurs de l’environnement qui mettent en garde contre le risque de telles exploitations pour la biodiversité de ces grands fonds, que l’on sait très diverse et fragile et que l’on connaît encore, pour tout dire, fort mal. Sur ce dossier, la France est en pointe, avec un discours très ferme : « Nous sommes pour l’interdiction totale de l’exploitation minière des grands fonds marins dans nos eaux ainsi que dans les eaux internationales, explique à Libération le secrétaire d’Etat français en charge de la Mer, Hervé Berville, qui poursuit : « Les premières études scientifiques montrent bien que cela causerait des dommages irréversibles sur les écosystèmes et les océans. Pendant longtemps, on nous a expliqué que l’exploitation était inéluctable, or depuis quelques mois, les choses changent. »


La biodiversité s’améliore avec (RE)SET

La biodiversité est décidément à l’honneur cette semaine dans l’Hexagone et chez (RE)SET, qui a des projets en la matière, on s’en réjouit ! Le projet de stratégie nationale pour la biodiversité (SNB 3, qui couvre la période 2022 à 2030)  vient d'être enfin dévoilé. Autour de 39 mesures, cette nouvelle feuille de route, dont la finalisation est prévue à l’automne, requiert d’importants moyens financiers et humains pour être réellement mise en œuvre. En voici les quatre grands axes : réduire les pressions (artificialisation, pollutions, changement climatique, espèces envahissantes…), restaurer les écosystèmes dégradés, mobiliser tous les acteurs et, bien sûr, disposer des moyens permettant d’atteindre ces ambitions. Les 39 mesures sont consultables ici (document de 300 pages). Nous y reviendrons à l’automne, donc.

 

D’un rapport l’autre, celui de la semaine, qui débute ainsi nos rubriques hebdomadaires, nous vient de Greenpeace qui, en ces temps de migrations estivales, s’est intéressé aux prix comparés des déplacements en train et en avion, prenant pour référence les voyages entre grandes métropoles européennes. Et mauvaise surprise, le train s’avère en moyenne deux fois plus cher, pour le consommateur, que l’avion. Voire pire : en seconde classe, un Londres-Barcelone peut coûter 384 euros en train et… 12,99 euros en avion ! Le rapport complet et l’ensemble des prix comparés sont disponibles ici. Pour inverser cette tendance, Greenpeace propose notamment la fin des avantages fiscaux dont bénéficie le secteur aérien, des investissements dans les lignes de train de nuit, mais aussi, à terme, une interdiction de la publicité pour les voyages en avion.

A propos de publicité interdite, le décret d’application oublié de la semaine concerne l’article 7 de la loi du 22 août 2021, dite Climat et résilience. Cet article interdit « la publicité relative à la commercialisation ou faisant la promotion des énergies fossiles ». La mesure, très médiatisée au départ, était censée cibler les énergies responsables du réchauffement climatique – sauf si les carburants contiennent aussi du « produit renouvelable ». Problème : son entrée en vigueur, d’abord prévue pour le mois d’août 2022, est suspendue à un décret d’application…  qui n'est toujours pas arrivé. Le texte prévoit qu’« un décret en Conseil d’Etat fixe la liste des énergies concernées par l’interdiction ainsi que les exigences attendues pour qu’une énergie renouvelable puisse faire l’objet d’actions de publicité ». Et en l’attendant, la publicité pour les carburants traditionnels continue, comme au bon vieux temps…


L’article pédagogique de la semaine nous est proposé par The Conversation et présente le rôle de la biomasse dans la transition écologique. Rédigé par Jérôme Mousset, Directeur bioéconomie et énergies renouvelables à l’Ademe (Agence de la transition écologique), l’article nous rappelle à quel point le sujet est aussi crucial que complexe.

La petite bête qui monte de la semaine n’est pas des plus plaisantes et risque de vous empêcher de dormir ! Du nord au sud de la France, la tique est partout. Quatre espèces se partagent le territoire métropolitain depuis quelques années, capables de transmettre diverses bactéries, virus et autres parasites néfastes pour les humains. Si la borréliose de Lyme, causée par la bactérie Borrelia burgdorferi, est la plus connue de ces maladies véhiculées par les tiques, de nouvelles menaces sont observées à la loupe par les autorités sanitaires ces dernières années, notamment les encéphalites à tiques et la fièvre de Crimée-Congo. Pourquoi prolifèrent-elles ainsi ? Selon les scientifiques, "elles sont boostées par le réchauffement climatique" et nos températures toujours plus « clémentes ».


La devinette de la semaine dernière était d’une simplicité « biologique » : il s’agissait bien sûr du portrait de Sarah El Haïry, jusqu’alors Secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service National Universel et devenue, par la grâce du dernier remaniement en date, Secrétaire d'Etat à la biodiversité. Les sujets déchets, l’économie circulaire ou l’eau seront désormais gérés par son ministre de tutelle, Christophe Béchu, qui conserve son portefeuille de la Transition écologique et la Cohésion des territoires, tandis que Bérangère Couillard devient ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes.

 

La devinette de la semaine est liée à l’un des sujets abordés par cette Breaking (RE)NEWS. A quoi cette image renvoie-t-elle et pourquoi trouve-t-elle toute sa place dans nos colonnes ?


Bonnes lectures, bon week-end ou bonnes vacances !